Congés payés N-1 : comment s’y retrouver sur la fiche de paie ?

Publié le 01 août 2025

Sur chaque bulletin de salaire, les congés payés apparaissent sous différentes lignes : congés N-1, congés N, solde… mais il n’est pas toujours évident de comprendre à quoi ces mentions correspondent. Que signifient-elles vraiment ? À quel moment les congés N-1 doivent-ils être pris ? Peuvent-ils être reportés ou indemnisés ? Voici une mise au point claire et concrète.

Qu’appelle-t-on congés N-1 ?
 

Un salarié en CDI ou CDD acquiert 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois travaillé. Ces jours sont comptabilisés sur une période dite de référence, qui va en général du 1er juin d’une année au 31 mai de l’année suivante.

Les jours de congés acquis sur cette période sont appelés congés N-1 : ils deviennent disponibles à compter du 1er juin suivant, et doivent être pris avant le 31 mai de l’année d’après.

Exemple : si un salarié a travaillé du 1er juin 2024 au 31 mai 2025, il aura cumulé des congés N-1 disponibles à partir du 1er juin 2025. Il devra les prendre avant le 31 mai 2026.
 

Comment lire les congés N-1 sur la fiche de paie ?
La plupart des fiches de paie présentent un tableau récapitulatif des congés, généralement en bas du bulletin. On y distingue :

Dans cet exemple, le salarié a encore 10 jours de congés N-1 à poser avant le 31 mai prochain.

Comment calculer les congés N-1 ?

Le solde de congés N-1 correspond simplement aux jours acquis sur la période précédente, moins les jours déjà pris depuis le 1er juin de l’année en cours.

Il est important de vérifier si le calcul s’appuie sur les jours ouvrables (6 jours/semaine, hors dimanche) ou les jours ouvrés (5 jours/semaine, du lundi au vendredi). La convention collective ou l’usage de l’entreprise précise cette méthode.
Exemple : 30 jours acquis - 20 jours pris = 10 jours N-1 restants.

Quelle est la date limite pour poser les congés N-1 ?
 

Les congés N-1 doivent impérativement être posés avant le 31 mai de l’année suivante. Passé ce délai, ils sont perdus… sauf exception.
 

Que se passe-t-il si les congés N-1 ne sont pas pris ?
 

En principe, les congés non pris dans les temps sont perdus.

Mais il existe des exceptions :

• Le salarié n’a pas pu poser ses congés à cause de l’employeur (refus abusifs, surcharge de travail, etc.)
• Il était en arrêt maladie, en congé maternité ou parental
• Il existe un accord collectif ou un usage dans l’entreprise prévoyant un report
• Le salarié bénéficie d’un CET (compte épargne-temps) ou est en forfait jours
   

Dans ces cas, les congés peuvent être reportés automatiquement ou faire l’objet d’un accord avec l’employeur.
 

Les congés N-1 non pris peuvent-ils être indemnisés ?

En temps normal : non. Les congés payés doivent être effectivement pris : ils ne peuvent être monétisés à la demande du salarié, ni compensés par une prime.
 

Exceptions :

• En cas de rupture du contrat (démission, licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle), le salarié reçoit une indemnité compensatrice de congés payés, incluant les congés N-1 non pris.
• Si la faute incombe à l’employeur (refus abusif), le salarié peut aussi réclamer une indemnisation.

⚠️ Attention : un employeur ne peut jamais proposer de remplacer les congés par une compensation financière “pour simplifier” cela est illégal.
 

 Peut-on demander un report volontaire des congés N-1 ?
 

Le report est possible, mais nécessite l’accord exprès de l’employeur, sauf cas de force majeure (maladie, congé maternité, etc.).

Le salarié doit en faire la demande par écrit, idéalement en recommandé avec AR, et attendre une réponse écrite. Une absence de réponse ne vaut pas acceptation.

En résumé